Proximités .COM

La proximité typographique entre le .CO et le .COM saute aux yeux. Même si le registre s’en défend, nombre d'entre eux voient dans le .CO l’occasion de détourner du trafic naturel d’internautes cherchant à se rendre sur leur site habituel en .COM. On parle alors de TLD squatting.

Par le passé, le .CM camerounais a joué sur cette contiguïté. Via un système de “ wildcard ” ou “ joker ”, lorsque vous saisissiez "tapeznimportequoi.cm", vous étiez redirigé vers une page d’attente comprenant des liens commerciaux sponsorisés. Le registre camerounais a ainsi bénéficié de toutes les erreurs d'internautes étourdis, ceux qui oublient de taper le “ o  ”dans l’extension phare .com (quasiment un nom de domaine sur deux).

Plusieurs millions de dollars de recettes publicitaires ont ainsi été gagnées. Face à la révolte des ayants droits, le registre camerounais a décidé de proposer aux marques d’enregistrer leurs noms en .CM durant l’été 2009. Une période d’enregistrement prioritaire identique à celle qu’organise la Colombie a eu lieu.

Depuis, le .CM est devenu l’extension la plus dangereuse au monde. D’après la société McAfee, spécialisée dans les solutions de sécurité informatique, le risque de se retrouver face à des pratiques frauduleuses (virus, spams, spyware, téléchargement illégaux, Pop-Up...) est de 36,7 % parmi les .CM ! Un record.

extensions internet les plus dangereuses : .cm, .com, .cn, .cq, .info, .ph
carte de l'origine des sites internet dangereux
Source : http://www.clubic.com/actualite-314266-extension-domaine-tld-danger.html

Les propriétaires de .COM ont donc tout intérêt à réserver leurs noms de domaine en .CO pour éviter le précédent .CM.

Les titulaires de marques ne peuvent pas se permettre qu’un tiers enregistre leurs noms en .CO et l’exploite frauduleusement.

Au point de vue de la communication, il est aussi peu envisageable de laisser un site coexister en .CO face à votre site principal en .COM.

De part sa proximité typographique avec le .COM, le .CO risque d’être plébiscité par les cybersquatteurs à l’affût des marques qui auront oublié d’enregistrer leur nom.

Les détournements les plus classiques ont lieu via des pages « parking » qui proposent des liens publicitaires contextuels.

TLDsquatting : scrrenshot de Fnac.cm

Le cybersquatteur obtient des revenus via les clics générés par ses multiples liens publicitaires qui proposent des produits similaires. Il peut aussi espérer revendre le nom au plus offrant.

Il existe des procédures de résolution litiges extrajudiciaires pour faire respecter le droit des marques. Cependant toutes les sociétés n'ont pas les moyens de se payer cette solution auprès de l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle). Les frais sont de 1 500 dollars (sans compter ceux de votre représentant juridique) par plainte.

Pour détecter les cas de cybersquatting de votre marque, utilisez l'outil en ligne Keep Alert.

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